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POURQUOI ?

 

(À propos du livre de Job)

 

Il y eut un homme qui n’avait pas son pareil sur la terre, marchant dans la crainte de Dieu, se retirant du mal, pratiquant ce qui est juste et droit, autant qu’il est possible à un homme de le faire. On n’aurait pu lui adresser aucun reproche. Il était estimé des hommes et approuvé de Dieu, bon avec ses serviteurs, généreux pour les pauvres, protecteur des faibles et des malheureux, compatissant à toutes les peines, hospitalier, respecté et honoré des jeunes gens comme des vieillards. On aurait pu penser qu’il devait être épargné de tout malheur et de tout chagrin.

Or, cet homme-là fut un des hommes les plus éprouvés de la terre. Les coups les plus terribles de l’adversité tombèrent soudainement sur lui et l’accablèrent de douleur. Eu un seul jour il perdit ses biens, ses serviteurs et ses dix enfants, sept fils et trois filles. Puis il fut atteint d’un ulcère malin recouvrant tout son corps et ne lui laissant pas de repos. Sa femme le méprisa et l’incita à maudire Dieu et à se suicider. Quelle lamentable situation !

Pourtant il ne se révolta pas, ne prononça aucune parole inconvenante, mais bénit plutôt la main qui le frappait : « L’Éternel a donné, l’Éternel a repris. Que le nom de l’Éternel soit béni ! »

Ses trois plus intimes amis vinrent le voir. Atterrés devant une si grande douleur, ils furent sept jours sans ouvrir la bouche. Finalement ils pensèrent qu’une telle situation ne pouvait être qu’un châtiment de Dieu et qu’il y avait certainement dans la vie de leur ami des péchés graves et secrets qui avaient attiré sur lui la malédiction. Alors ils commencèrent à l’accabler de soupçons et d’accusations injustifiées.

Pauvre Job ! Se voir incompris et si mal jugé par ses plus chers amis mit le comble à sa douleur. Aussi l’entendons-nous exhaler ses plaintes avec une profonde amertume :

Mes proches m’ont délaissé, tous les hommes de mon intimité m’ont en horreur, et ceux que j’aimais se sont tournés contre moi... Ayez pitié de moi, ayez pitié de moi, vous mes amis ! Car la main de Dieu m’a atteint. Pourquoi... ? »

Mais les réponses de ses amis n’en étaient que plus dures.

Pourquoi ? pourquoi donc une telle accumulation de peines et de mépris, et pas un cœur pour sympathiser avec lui et le consoler ?

Ah ! que de pourquoi se posent dans ce monde de souffrances ! Pourquoi tant d’injustices, tant de plans renversés, de rêves brisés, d’espoirs trompés ? Pourquoi tant de deuils et de larmes ? Pourquoi ces maux sans nombre ? et tant de douleurs profondes et souvent cachées sous de trompeuses apparences ? Pourquoi ?

« Chaque cœur connaît sa propre amertume ». Où trouver quelqu’un qui puisse nous comprendre, quelqu’un qui nous aime vraiment et qui puisse nous venir en aide ?

Ce quelqu’un est près de vous. Depuis longtemps sa voix se fait entendre :

« Venez à moi, vous tous qui vous fatiguez et qui êtes chargés, et moi, je vous donnerai du repos » (Matt. 11:28).

« Car moi je connais les pensées que je pense à votre égard, dit l’Éternel, pensées de paix et non de mal, pour vous donner un avenir et une espérance » (Jér. 29:11).

« Crie vers moi, et je te répondrai, et je te déclarerai des choses grandes et cachées que tu ne sais pas » (Jér. 33:3).

« C’est moi, c’est moi qui vous console » (És. 51:12).

Que ces paroles sont bienfaisantes ! Elles émanent du Dieu Sauveur qui veut nous bénir ! Ne l’écouterions-nous pas ? Ne viendrions-nous pas à Lui ?

La Parole de Dieu est à notre portée. C’est en elle que nous trouverons la réponse aux questions qui nous troublent. C’est elle seule qui nous explique le problème de la souffrance, de la vie, de la mort et de l’au-delà. Elle seule nous donne une espérance qui ne confond pas. Ses déclarations sont sûres. Ses promesses sont certaines.

« Demandez et vous recevrez, cherchez et vous trouverez, heurtez et il vous sera ouvert ».

Mais revenons à notre histoire. Dieu avait les yeux sur son serviteur éprouvé et soutenait sa foi. Nous le voyons par des exclamations lumineuses jaillissant du sein de ses ténèbres : « Qu’il me tue, j’espérerai encore en Lui ». — « Je sais que mon Rédempteur est vivant et que le dernier Il sera debout sur la terre ». — « Il achèvera ce qui est déterminé pour moi. Il m’éprouve, je sortirai comme de l’or ».

Alors se passe quelque chose d’étonnant et de merveilleux. Après la visite d’un quatrième ami qui lui parle avec sagesse et lui démontre que, malgré toute sa bonne conscience, il a tort de se justifier devant Dieu, c’est l’Éternel lui-même qui s’adresse à lui en lui montrant sa grandeur, sa puissance et sa sagesse dans les œuvres qu’Il a faites. N’avons-nous pas nous aussi une telle démonstration autour de nous ? La création n’est-elle pas un livre admirable ouvert sous nos yeux ?

Devant l’infinie grandeur de Dieu, cet homme parfait et sans reproche se voit alors tel qu’il est en réalité, un être petit, infime, ignorant, misérable et indigne. Il se courbe et confesse : « Je suis une créature de rien. — J’ai parlé et sans comprendre de choses trop merveilleuses pour moi, que je ne comprenais pas. — J’avais entendu parler de toi, maintenant mon œil t’a vu. J’ai horreur de moi et je me repens dans la poussière et dans la cendre ».

Qui que nous soyons, si nous nous plaçons devant la lumière de Dieu, si nous sommes droits et honnêtes, nous serons amenés à cette même constatation, à cette même confession.

Job avait une excellente conduite en toutes choses, une vie exemplaire. Mais avec tout cela, il était dans le fond de son être un pécheur comme tout autre. Il avait bonne opinion de lui-même et cette bonne opinion devait tomber. Le fond de son cœur devait être mis à nu à la lumière divine. C’est à cette lumière seulement que nous pouvons dire comme aussi Ésaïe : « Malheur à moi, car je suis perdu ; car je suis un homme aux lèvres impures ». La bonne estime que nous avons de nous-mêmes doit faire place au jugement de nos pensées les plus secrètes, et à la découverte humiliante que le péché a ses racines profondes dans nos cœurs.

C’est alors qu’a lieu la délivrance. Le Dieu de lumière et de sainteté se révèle ensuite comme le Dieu d’amour.

Dans le sentiment profond qu’il est un objet de la grâce et de la miséricorde de Dieu, Job prie maintenant pour ses amis. Son cœur est net. Aucune amertume, aucune rancœur. Il demande pour ses accusateurs la même grâce qu’il a reçue lui-même. C’est ainsi que nous agirons dans la mesure où nous aurons compris les pensées de Dieu à notre égard. Nous prierons pour nos frères.

Dès ce moment l’épreuve de Job est terminée. Son but est pleinement atteint. Il se connaît et il connaît Dieu. Il est rétabli dans sa santé, Dieu lui donne le double de ce qu’il avait perdu et la joie d’avoir de nouveau à son foyer dix nouveaux enfants, sept fils et trois filles comme auparavant.

« Et l’Éternel bénit la fin de Job plus que son commencement ».

La conclusion est donnée par l’apôtre Jacques au chap. 5, vers. 11 de son épître : « Voici, nous disons bienheureux ceux qui endurent l’épreuve avec patience. Vous avez ouï parler de la patience de Job, et vous avez vu la fin du Seigneur, savoir que le Seigneur est plein de compassion et miséricordieux ».

Oui, Dieu nous aime. S’Il nous éprouve, s’Il nous afflige, c’est pour nous bénir. Nous ne le comprenons pas tout de suite. Sa sagesse est insondable et ses pensées nous dépassent. Mais l’avenir révélera d’une manière admirable la perfection de ses voies et de son amour. « Pourquoi ? » disait aussi Moïse devant les souffrances de son peuple. Dieu lui répond : « Tu verras ».

Oui, tout cela est très beau, direz-vous peut-être. Mais si vous étiez à ma place ! Depuis si longtemps que dure ma souffrance, mon isolement, mon chagrin ! Ô chers amis affligés, que de fois aurions-nous désiré avoir la puissance de vous délivrer ou de vous soulager, mais qu’aurions-nous fait sinon gâter le travail de Dieu et vous priver de la bénédiction qu’Il veut vous donner ! Confions-nous pleinement en Lui avec patience et soumission. Ouvrons-Lui notre cœur. Implorons son secours. Il le donnera sûrement en temps opportun et nous verrons des choses magnifiques.

Laissez-moi vous parler encore d’un « Pourquoi ? » qui dépasse en profondeur et en intensité de souffrances tout ce que la terre et le ciel ont pu entendre. C’est le pourquoi de la Croix : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? ». Placez-vous là devant cette croix d’infamie où Christ, le Fils de Dieu, votre Sauveur mourait pour vous, portant vos péchés, les expiant à votre place sous le jugement divin afin de vous amener à Dieu et d’obtenir pour vous une éternité de bonheur et de gloire.

« Certainement, Lui a porté nos langueurs, et s’est chargé de nos douleurs ; et nous, nous l’avons estimé battu, frappé de Dieu et affligé ; mais il a été blessé pour nos transgressions, il a été meurtri pour nos iniquités ; le châtiment de notre paix a été sur Lui, et par ses meurtrissures nous sommes guéris » (Ésaïe 53).